12

 

Non-axiomes.

 

Dans l’intérêt de la raison, utilisez la formule ET CÆTERA. Quand vous dites : « Marie est une bonne fille ! » ne perdez pas de vue que Marie est bien autre chose que « bonne ». Marie est « bonne », gentille, charmante, et cætera, ce qui signifie qu’elle possède encore d’autres caractéristiques. Il vaut la peine de se rappeler également que la psychiatrie moderne – 1956 – ne considéra pas que l’individu tranquillement « bon » ait une personnalité très saine.

 

Il s’était contracté, s’attendant à demi qu’on profitât du black-out momentané pour une tentative contre lui. Il se retourna et dit :

— Cela a été rudement vite. Nous…

Sa voix se brisa – il ne se trouvait plus dans la salle de contrôle du destroyer.

À cent cinquante mètres de lui se trouvait un panneau de contrôle bien plus grand que celui qu’il venait de quitter un moment auparavant. Le dôme transparent qui s’incurvait à partir de là possédait de si nobles proportions que pendant un instant son esprit refusa d’en admettre les dimensions.

Malade de comprendre, il regarda ses mains et son corps. Ses mains étaient frêles, osseuses, son corps mince et vêtu de l’uniforme d’état-major du Plus Grand Empire.

Ashargin !

Si aiguë fut la sensation que Gosseyn sentit le corps qu’il occupait maintenant se mettre à trembler et à se contracter. Au prix d’un effort, il combattit cette faiblesse, mais il était plein de désespoir en pensant à son propre corps, tout là-bas dans la salle de pilotage de l’Y 381 907.

Il devait reposer, inconscient, sur le sol. À cette même minute Oreldon et le capitaine Free maîtrisaient Leej, avant de les capturer tous les deux. Ou plutôt – Gosseyn fit vaguement la différence – à environ dix-huit mille années-lumière, plusieurs jours auparavant, pour autant qu’il s’agît du destroyer, on s’était emparé de Leej et du corps de Gilbert Gosseyn.

Il ne fallait jamais oublier la différence de temps résultant du transport par similarité.

Brusquement, il se rendit compte que ses pensées étaient trop violentes pour le fragile Ashargin dans le corps de qui, une fois de plus, il se trouvait enfermé. Les yeux troubles, il regarda autour de lui et, lentement, commença à s’adapter. Lentement, car ce n’était pas son propre système nerveux, parfaitement entraîné, qu’il s’efforçait de reprendre en main.

N’importe, son cerveau se clarifia, et il cessa de trembler. Au bout d’une minute, bien que les vagues de faiblesse n’eussent pas cessé leur pulsation, il put se rendre compte de ce que Ashargin faisait au moment où il l’avait envahi.

Il marchait avec un groupe d’amiraux de la flotte. Il les vit devant lui. Deux d’entre eux s’étaient arrêtés et retournés pour le regarder. L’un d’eux dit :

— Votre Excellence, vous n’avez pas l’air bien…

Avant que Gosseyn-Ashargin n’ait pu répondre, l’autre homme, un vieil amiral élancé, sec, dont l’uniforme scintillait de médailles précieuses et d’insignes, dit d’un ton sardonique :

— Le prince n’est pas très bien depuis son arrivée. Félicitons-le de son sens du devoir dans de telles conditions.

Comme il finissait ces mots, Gosseyn le reconnut pour le grand amiral Paleol. Cette identification le ramena plus vite encore à la normale. Car seul Ashargin pouvait savoir cela.

Visiblement, les deux consciences, la sienne et celle d’Ashargin, commençaient à s’intégrer sur le plan de l’inconscient.

Il se raidit en s’en rendant compte. Il était donc encore ici. Une fois de plus, un joueur inconnu l’avait enlevé, et similarisé l’« essence » qui constituait son esprit dans un cerveau étranger. Plus vite il s’ajusterait, plus vite il serait libéré.

Cette fois, il fallait tenter de dominer la situation. Ne pas montrer trace de faiblesse. Il faudrait mener Ashargin à la limite de ses possibilités physiques.

Tandis qu’il s’élançait en avant pour répondre aux autres officiers, tous arrêtés maintenant, les souvenirs d’Ashargin pendant la dernière semaine se mirent à surgir. Semaine ? Se rendant compte que huit jours s’étaient écoulés pour Ashargin tandis que lui-même n’avait eu qu’un jour et une nuit de pleine conscience, Gosseyn se sentit troublé ; mais le temps d’arrêt résultant fut momentané.

Les images de la semaine passée se révélèrent étrangement bonnes. Ashargin ne s’était pas évanoui une fois. Il avait franchi avec succès les étapes initiales. Il avait même essayé d’imposer l’idée qu’il remplirait un rôle d’observateur jusqu’à nouvel avis. Pour un homme qui s’était évanoui deux fois en présence d’Enro, cela constituait une réussite de premier ordre.

Preuve de plus que même une personnalité aussi peu intégrée qu’Ashargin répondait promptement, et qu’il suffisait de quelques heures de contrôle par un esprit Ā entraîné pour produire une amélioration très nette.

— Ah ! dit un officier d’état-major juste devant Gosseyn-Ashargin, nous y voilà.

Gosseyn leva les yeux. Ils étaient parvenus à l’entrée d’une petite salle de réunion. Il semblait évident – les souvenirs d’Ashargin le confirmèrent – qu’une réunion d’officiers supérieurs allait se dérouler.

Ici, il allait pouvoir faire sentir la personnalité décidée du nouvel Ashargin.

Il y avait déjà des officiers dans la salle. Il en arrivait de divers côtés. Sous ses yeux, d’autres encore émergèrent de cages de distorseurs à trente mètres de là. Les présentations pleuvaient dru.

Plusieurs des officiers lui lancèrent des regards aigus en entendant son nom. Mais Gosseyn fut d’une politesse identique avec tous. Son heure viendrait plus tard.

De fait, son attention venait d’être distraite.

Il se rendait subitement compte que l’immense salle, derrière lui, constituait le poste de commande d’un supercroiseur de guerre. Bien plus, c’était le poste de commande d’un vaisseau engagé à l’instant même dans la fantastique bataille du sixième décant.

Cette pensée fit flamber son esprit d’excitation. Durant un répit dans les présentations, il se sentit poussé à se retourner et à regarder, cette fois d’un œil compréhensif. La coupole s’élevait à près de deux cents mètres au-dessus de sa tête. Elle s’arrondissait autour de lui, d’une transparence limpide, et au-delà luisaient les joyaux stellaires du centre de la galaxie.

Close-up sur la Voie lactée. Des millions de soleils, les plus brûlants et les plus aveuglants. Ici même, au milieu d’une beauté insurpassable, Enro avait lancé sa grande flotte. Il devait penser que ce serait le lieu de la décision finale.

Plus vite, maintenant, accouraient les souvenirs conservés par Ashargin de la semaine pendant laquelle il avait observé la grande bataille. Des images prenaient forme, des milliers de vaisseaux simultanément similarisés sur les bases secrètes d’une planète ennemie. Chaque fois, la similarisation s’interrompait juste avant que les vaisseaux n’atteignissent leurs objectifs.

Alors, surgis de l’obscurité opaque, ils fonçaient sur la planète subjuguée. Plus de vaisseaux que le système attaqué tout entier n’en pouvait opposer. Des distances qu’il aurait fallu des mois, même des années, pour franchir en vol normal, étaient parcourues presque instantanément. Et chaque fois, la flotte assaillante donnait à la victime la même alternative : se rendre, ou être détruite.

Si les chefs d’une planète ou d’un groupe refusaient de croire au danger, la pluie sans merci de bombes qui jaillissaient du ciel consumait littéralement leur civilisation. Si violentes et si concentrées étaient les explosions que des réactions en chaîne se déclenchaient dans la masse de la planète.

La majorité des systèmes se montrait plus raisonnable. La portion de la flotte qui s’était arrêtée pour triompher ou détruire se bornait alors à laisser un contingent d’occupation, et volait vers la prochaine base de la Ligue.

Pas de vraie défense possible. Impossible de réunir des flottes suffisantes pour s’opposer aux assaillants, car on ne pouvait savoir quel serait le prochain système visé. Avec une inhumaine habileté, les forces d’invasion venaient à bout des flottes qu’on leur opposait. Elles semblaient toujours connaître la nature des défenses, et, où celles-ci se trouvaient les plus fortes, se présentaient douze vaisseaux d’Enro, pour chacun de ceux que possédait la Ligue.

Pour Ashargin, cela semblait de la magie, mais pas pour Gosseyn. Les Prédicteurs de Yalerta combattaient aux côtés des flottes du Plus Grand Empire, et les défenseurs n’avaient littéralement pas la moindre chance.

Le cours de ses souvenirs s’interrompit tandis que la voix ironique du grand amiral disait derrière lui :

— Prince, la réunion va commencer.

Ce fut un soulagement que de pouvoir s’asseoir à la longue table du conseil.

Il constata que sa chaise se trouvait juste à droite de celle de l’amiral. Rapidement, ses yeux enregistrèrent le reste de la scène.

La pièce était plus grande qu’il ne le pensait d’abord. Il se rendit compte de ce qui lui avait donné cette impression de petitesse. Les murs constituaient un véritable planisphère de l’espace. Chaque carte s’éclaboussait d’innombrables lumières, et sur chaque mur, jusqu’à trois mètres du plancher, se trouvaient des séries de cases dans lesquelles scintillaient des numéros fugitifs. Une des cases avait des numéros rouges, et indiquait le chiffre 91 308. Il changea sous les yeux de Gosseyn et bondit à 91 729. Ce fut la modification la plus importante qu’il put observer autour de lui.

Il attendit qu’une explication de ces nombres naquît des souvenirs d’Ashargin. Rien ne vint, sinon que Ashargin n’était jamais entré dans cette pièce.

Il y avait des cases à numéros bleus, des cases à numéros jaunes, verts, orange et gris, roses, pourpres et violets. Et il y en avait où des chiffres alternaient, de couleurs différentes. Visiblement, il s’agissait d’un procédé permettant de prendre connaissance des événements d’un seul coup d’œil, mais les événements eux-mêmes étaient instables.

Les chiffres variaient de seconde en seconde, en brusques girations. Ils semblaient danser tandis qu’ils se modifiaient et s’altéraient. Sans aucun doute, tout cela racontait une histoire. Il parut à Gosseyn que, de façon cachée, dans chacune de ces cases s’inscrivait le compte rendu de la bataille du sixième décant.

Il lui fallut faire un effort considérable pour détourner des cases son regard fasciné, et se rendre compte que l’amiral Paleol parlait depuis quelques minutes.

— … Nos problèmes, disait, sarcastique et dur, le vieillard, seront à peine plus difficiles dans l’avenir qu’ils ne l’ont été jusqu’ici. Mais je vous ai convoqués aujourd’hui pour vous signaler que des incidents se sont déjà produits, qui se feront probablement plus nombreux à mesure que le temps passe. Par exemple, en dix-sept occasions déjà, nous n’avons pu similariser nos vaisseaux sur des bases dont les indicatifs de distorsion ont été procurés à notre chef par le système d’espionnage le plus parfaitement organisé jusqu’ici.

« Il est clair que certains des gouverneurs des planètes ont conçu des soupçons et, dans leur panique, ont modifié les indicatifs. Dans chacun des cas ainsi portés à mon attention, les planètes en question furent approchées par nos vaisseaux grâce à une similarisation vers la base la plus proche. Chaque fois, la planète coupable a été privée de toute occasion de se rendre et détruite sans merci.

« Ces éventualités, vous serez heureux de le savoir, avaient été prévues par notre grand chef Enro le Rouge. Il n’existe pas dans l’histoire d’individu doué de tant de pénétration, de sagacité, et d’une aussi grande volonté de paix.

La remarque finale constituait une incidence. Gosseyn scruta rapidement quelques visages, mais tous étaient sérieux. Si quelqu’un d’entre eux trouvait quoi que ce fût de bizarre à entendre qualifier Enro de champion de la paix, il le gardait pour lui.

Il lui vint quelques réflexions personnelles. Ainsi, un système d’espionnage avait relevé pour Enro les schémas de distorsion de milliers de bases appartenant à la Ligue. Il parut à Gosseyn qu’une fatale combinaison de forces jouait maintenant en faveur d’Enro. En quelques années brèves, il s’était élevé du gouvernement héréditaire d’un petit groupe de planètes aux sommets de la puissance galactique. Et comme, pour prouver que le destin lui-même le favorisait, pendant cette même période, on avait découvert une planète de Prédicteurs, dont les facultés s’associaient maintenant aux siennes.

Le Disciple, qui l’en pourvoyait, avait, il est vrai, son plan propre. Mais ceci n’arrêterait pas la guerre.

— … Naturellement, continuait le grand amiral Paleol, les centres principaux de la Ligue, dans cette zone, ne détruisent nullement leurs indicatifs. Il faut du temps pour établir des communications par similarité, et leurs propres vaisseaux seraient coupés eux-mêmes des bases dont on altérerait les indicatifs. Cependant, pour l’avenir, nous devons considérer comme possible que des groupes tenteront de plus en plus à passer à l’état d’isolés. Et certains d’entre eux réussiront.

« Vous comprenez (sa longue figure se creusa d’un froid sourire), il y a des systèmes que l’on ne peut approcher par similarisation sur des bases situées au-delà d’eux. En préparant notre campagne, nous avons souligné l’importance d’un déclenchement des attaques initiales contre les planètes que l’on pouvait aborder de cette façon. Maintenant, peu à peu, notre position va devenir plus souple. Il faudra improviser. Certaines flottes vont se trouver en mesure d’attaquer des objectifs que nous n’avions pas envisagé d’atteindre. Savoir que de telles occasions existent nécessitera un sens de l’adaptation élevé au plus haut degré de la part des officiers et des matelots de tous rangs.

Sans sourire cette fois, le vieil homme regarda autour de la table.

— Messieurs, ceci conclut mon rapport. Je dois vous dire que nos pertes sont lourdes. Nous perdons des vaisseaux à la cadence de deux navires de bataille, onze croiseurs, soixante-quatorze destroyers et soixante-deux appareils divers pour chaque heure de guerre. Naturellement, il s’agit de chiffres statistiques qui varient considérablement d’un jour à l’autre. Néanmoins, ils sont parfaitement exacts, ainsi que vous pouvez le voir en jetant un coup d’œil aux totalisateurs muraux de cette pièce.

« Mais, à la base, notre position est excellente. Le gros obstacle c’est l’immensité de l’espace et le fait qu’il faut chaque fois qu’une partie de notre flotte prenne le temps de s’occuper de chaque conquête. Cependant, il est maintenant possible d’estimer mathématiquement la durée de la campagne. Tant de planètes à conquérir encore – tant de temps pour chacune – en tout quatre-vingt-quatorze jours sidéraux. Pas de questions ?

Au milieu du silence, un amiral, à l’extrémité de la table, se leva.

— Monsieur, dit-il, je me demande si nous pourrions connaître le point de vue du prince Ashargin.

Le grand amiral se leva lentement. Le sourire était revenu sur son long visage ordinairement sévère.

— Le prince, dit-il sèchement, est ici en qualité d’envoyé personnel d’Enro. Il m’a prié de vous dire qu’il n’a pas d’observation à faire pour le moment.

Gosseyn se mit debout. Il avait l’intention de faire renvoyer Ashargin sur Gorgzid, au Q.G. d’Enro, et il lui parut que la meilleure méthode consistait à parler quand il ne le fallait pas.

— Ceci, assura-t-il, c’est ce que je disais au grand amiral hier.

Il s’arrêta, surpris du clair ténor de la voix d’Ashargin, pour alléger la tension qui envahissait le corps d’Ashargin. Ce faisant, il regardait du coin de l’œil le vieil homme à côté de lui. Le grand amiral levait le nez au plafond, avec une expression telle que Gosseyn eut le pressentiment de la suite. Il dit très vite :

— J’attends d’un instant à l’autre un appel d’Enro qui va me convoquer pour lui faire mon rapport, mais si j’en ai le temps, je serai heureux de discuter quelques-uns des aspects philosophiques de la guerre que nous menons.

Il n’alla pas plus avant. Le plafond s’éclaira, et le visage qui s’y précisa fut celui d’Enro. Chacun, dans la pièce, se mit au garde-à-vous.

Le dictateur aux cheveux rouges les observa, un sourire ironique aux lèvres.

— Messieurs, dit-il enfin, en raison d’importantes occupations, je viens seulement de prendre l’écoute de cette réunion. Je suis désolé de l’avoir interrompue, surtout juste au moment où le prince Ashargin allait vous parler. Le prince et moi sommes d’accord sur tous les aspects essentiels de la conduite de cette guerre ; mais, pour l’instant, je désire qu’il revienne sur Gorgzid. Messieurs, mes respects.

— Votre Excellence, dit le grand amiral Paleol, à vos ordres.

Il se tourna vers Gosseyn-Ashargin :

— Prince, dit-il, je serai heureux de vous accompagner jusqu’à la section des transports.

Gosseyn dit :

— Avant de vous quitter, je désirerais envoyer un message à Y 381 907.

Gosseyn composa son message en conservant l’idée qu’il ne serait pas long à retourner dans son corps. Il écrivit :

 

« TÉMOIGNEZ LES PLUS GRANDS ÉGARDS AUX DEUX PRISONNIERS QUI SE TROUVENT À BORD DE VOTRE VAISSEAU. ILS DOIVENT N’AVOIR NI LIENS NI MENOTTES, ET RESTER LIBRES. FAITES VENIR LA PRÉDICTRICE ET L’HOMME, QU’IL SOIT OU NON CONSCIENT, À GORGZID. »

 

Il glissa le message dans la fente du robopérateur.

— Faites immédiatement parvenir ceci au capitaine Free sur le Y 381 907. J’attends ici l’accusé de réception.

Il se retourna et vit que le grand amiral Paleol le regardait avec curiosité. Le vieil homme sourit et dit d’un ton qui n’était pas déplaisant :

— Prince, vous êtes un peu énigmatique. Ai-je raison de croire que vous supposez qu’Enro et moi-même, un jour, serons appelés à répondre de nos actes ?

Gosseyn-Ashargin secoua la tête.

— Ça se pourrait, dit-il. Vous pourriez aller trop loin. Mais en réalité, ce ne serait pas une reddition de comptes. Ce serait une vengeance, et aussitôt se trouverait sur place un nouveau groupe aussi vénal, quoique peut-être plus prudent pendant un certain temps. Les individus infantiles qui conçoivent le renversement d’un groupe au pouvoir ont eu le tort de ne pas analyser les caractéristiques qui lient de tels groupes. Un des premiers stades consiste à se pénétrer de l’idée que l’on doit être préparé à mourir à chaque instant. Aussi longtemps que le groupe reste uni, aucun de ses membres n’ose élever une opinion contraire à cet axiome de base. S’étant convaincus qu’ils n’ont pas peur, ils peuvent alors justifier tous les crimes commis contre les autres. C’est extrêmement simple, totalement émotionnel et enfantin sur le plan le plus destructif.

Le sourire de l’amiral s’élargit.

— Eh bien, eh bien, vous êtes un vrai philosophe, hein ? (Ses yeux aigus se firent curieux.) Très intéressant, pourtant. Je n’avais jamais pensé que le facteur bravade fût si important.

Il paraissait prêt à continuer, mais le robopérateur l’interrompit :

— Impossible de prendre contact avec le Y 381 907.

Gosseyn-Ashargin hésita, troublé. Il dit :

— Pas de contact du tout ?

— Aucun.

Il se remettait.

— Bon, continuez les tentatives jusqu’à ce que le message soit délivré et prévenez-moi sur Gorgzid.

Il se retourna et serra la main de Paleol. Quelques minutes plus tard, il tirait le levier du distorseur qui devait ramener Ashargin au palais d’Enro.

Les joueurs du Non-A
titlepage.xhtml
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Van Vogt,Alfred E-[Le Non-A-2]Les joueurs du Non-A(1956).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html